L’Afrique du Sud est souvent sous le feu des projecteurs grâce à la beauté de ses paysages et de sa faune exceptionnelle… Mais pas que, malheureusement ! La première destination touristique de l’Afrique Australe fait aussi l’objet d’une exposition médiatique négative. C’est le cas actuellement avec le débat politique sur l’expropriation des terres à des agriculteurs Blancs sans compensation financière. Mais l’on vous rassure cette question en débat ne perturbe pas votre voyage.
Des revendications sont en cours pour le retrait de certaines terres à des agriculteurs Blancs afin de les redistribuer aux Noirs. Cette réforme agraire est perçue comme un moyen de rétablir la justice par une partie de la population noire, dépossédée de ses terres africoles pendant l’apartheid . Plus de 20 ans après l’abolition de ce système séparatiste raciste, les blancs détiennent encore 73% des terres agricoles. Dans le même temps, les inégalités ne cessent de se creuser. Le taux de pauvreté augmente pour la jeunesse noire en mal d’avenir, qui subit de plein fouet le chômage.
On fait le point sur le débat sensible de l’expropriation des terres, qui en tant que débat n’a pas d’incidence sur votre voyage…
Une zizanie médiatique
Il est important de noter que ce débat est en discussion et qu’il est à traiter avec prudence. C’est un sujet controversé et sensible, qui plus est exposé à une communication médiatique très incertaine. L’Afrique du Sud est en proie à une grande confusion. À l’étranger aussi, le débat sur l’expropriation des terres fait également l’objet de récupérations politiques douteuses relayant des informations biaisées. Ces fake news dressent un tableau dramatique et emphatique du débat sur l’expropriation des terres. En semant une telle inquiétude auprès des voyageurs, cette confusion regrettable ne reflète pas la réalité et devient notoire pour l’économie du pays.
Chez Rhino Africa, cette situation nous rappelle la sécheresse connue au Cap l’an passé. Cette crise elle aussi incertaine mais qui fort heureusement n’a pas duré, a suscité beaucoup d’émoi ici comme à l’étranger. En conséquence de cette vague (excessivement) alarmiste : de vives réactions et une crainte irrationnelle d’un « Day Zero » qui n’est jamais arrivé. Des scénarios infondés venaient semer la confusion. Résultat : la panique suscitée a eu un effet plus négatif encore sur l’Afrique du Sud que la sécheresse elle-même, en la pénalisant sur un secteur d’activité important (10% des emplois sont générés par le secteur touristique). Si la sécheresse concernait plus directement les voyageurs, la réforme agraire quant à elle n’affecte en rien votre voyage.
Consultez notre article : Bonne nouvelle et point sur la sécheresse au Cap
Un débat houleux et toujours en cours
La réforme agraire est actuellement en débat et ne présente donc rien d’effectif pour le moment.
La délicate question de l’expropriation des terres touche la population la plus pauvre qui, près de 30 ans après la fin de l’apartheid, ne voit toujours aucune amélioration de ses conditions de vie. Aux yeux de la jeunesse, cette idée de réforme est une solution pour un partage plus égalitaire et un accès à la propriété. En cause : la plus grande partie de l’économie et de la propriété foncière est entre les mains de la population blanche minoritaire.
Dernièrent le président Cyril Ramaphosa a fait des annonces allant dans le sens des ces revendications. Si le chef de l’État sud-africain présente cette question comme un moyen de relançer l’économie, ces déclarations peuvent néanmoins être targuées de clientélisme. En effet, le président veut redresser son image auprès des masses populaires. Et pour fait : il est l’un des hommes les plus riches d’Afrique du Sud et de nombreux électeurs l’associent à “l’élite blanche”. En se montrant en faveur de cette réforme, il donne l’impression à l’opinion pro-réforme noire d’être “l’un des leurs”.
Le rôle de la démocratie
Quoi qu’il en soit, l’Afrique est une démocratie et dispose d’une solide constitution. La constitution sud-africaine ne permet pas l’expropriation des terres en un claquement de doigt. Le paragraphe 25 de la Déclaration de droits énonce d’ailleurs clairement :
« Nul ne peut être privé de la propriété… »
Revenir sur ce principe en prétextant vouloir redresser l’économie aboutirait à être montré du doigt sur la scène internationale : le pays risquerait d’être assimilé à un pays instable et controversé comme la Turquie ou l’Iran. Est-ce réellement ce à quoi aspirent les gouvernants ? Bien conscients de ce péril, rien n’assure pour le moment la mise en vigueur de cette réforme.
Le président Ramaphosa lui-même a nuancé ses propos en déclarant qu’il n’avait pas l’intention d’exproprier des personnes sans raison ni de mettre en danger les investissements futurs en Afrique du Sud et dans l’agriculture. À proprement parler, il ne plannifie que la redistribution, par exemple, de terrains inutilisés, de bâtiments délabrés, de propriétés foncières à des fins purement spéculatives ou de règlements informels et de bâtiments abandonnés.
Un deuxième Zimbabwe ?
Dans le paysage médiatique actuel, l’expression d’un “deuxième Zimbabwe” revient fréquemment pour qualifier l’Afrique du Sud. En effet, il y a 20 ans, le Zimbabwe prenait le chemin d’une réforme agraire similaire. S’en est suivi une grande instabilité, une augmentation considérable de la pauvreté et des inégalités persistantes. Cette expérience se solde par un échec déplorable qui à bien des égards peut servir de leçon à l’Afrique du Sud.
Au chef de l’État sud-africain, bien conscient des difficultés auxquelles s’est heurté le Zimbabwe de déclarer :
« L’Afrique du Sud a beaucoup appris des expériences des autres pays… »
La désapprobation internationale
À travers le monde, experts économiques et conseillers politiques des pays tels que l’Australie et les Etats-Unis se sont positionnés dans ce débat, conseillant d’aller à l’encontre de ces revendications d’expropriation sans compensation. Ce ne sont d’ailleurs pas seulement les investisseurs européens et les riches sud-africains qui le revendiquent : le roi Zulu Goodwill a également annoncé sa vive opposition à l’expropriation sans compensation en appelant à davantage de sagesse afin d’apaiser cette fièvre politique.
En espérant que ce débat passionné trouve une issue sereine et puisse apaiser les esprits.
Pas d’inquiétude pour les voyageurs
En attendant, il n’y a aucune raison de s’alarmer sur ce débat en ce qui concerne le tourisme. Cela ne perturbe en rien votre prochaine aventure en Afrique du Sud ! Encore une fois, le sujet est en discussion et n’a pour l’instant pas de conséquences pour les voyageurs de passage dans ce pays que l’on adore. Vous pouvez évidemment toujours profiter de la douceur de la vie au Cap, jouir du plaisir de sillonner la Route des Vins, admirer la beauté de la brousse et ses animaux au Parc national Kruger… Et bien plus encore !
L’Afrique du Sud demeure notre top destination, et l’on continue à vous accueillir à bras ouverts.
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