October 10

Pourquoi couper la corne des rhinocéros pour les sauver ?

Par Garance Chassaing le
10/10/2018

Il est 5h30 du matin dans l’une des réserves privée de la province du Kwazulu-Natal en Afrique du Sud. L’équipe de Rhino Africa se réveille au campement avec l’odeur du café et quelques biscuits secs. Aujourd’hui changera leur vie. Accompagnés de l’association Wildlife ACT, ils couperont dans quelques heures la corne d’un rhinocéros pour lui sauver la sienne.

L'équipe de Rhino Africa en route pour couper la corne d'un rhinocéros et le sauver.
En route vers de plus beaux jours.

Le rendez-vous est donné à l’intérieur de la réserve avec Karen, manager des lieux. Elle donne à nos douze Rhinos les consignes de base et de sécurité pour le bon déroulement de l’opération. Puis arrive le véterinaire avec son véhicule équipé de son materiel, et pas des moindres. Piqûres, vaccins, mais aussi armes et fusils pour tranquilisant… Il met en garde notre équipe sur la puissance des anesthésiants utilisés : si un humain entre en contact avec une goutte du produit et se touche les yeux ou les lèvres cela pourrait suffire à le tuer. Chacun comprend l’importance de cette opération.

On aperçoit ensuite  l’ombre de l’hélicoptère qui entre en scène. Depuis les airs il est plus facile de remarquer l’animal. À son bord monte le véterinaire qui visera l’animal une fois repéré avec le fusil à tranquilisant. Le reste de l’équipe suivra son vol depuis les véhicules tout-terrain au sol. Le risque est que l’animal tombe sous l’effet de l’anesthésiant sur un rocher ou un arbre et se blesse ou se brise les os. Voilà pourquoi une fois repéré il faudra attendre que ce dernier se déplace vers une plaine ouverte et sans embuches.  La cartouche est tirée, elle atteint le dos et traverse la peau épaisse du rhinocéros noir repéré ce jour là. Il tombera dans quelques minutes.

Opération de sauvetage d'un rhinocéros
Pendant sa chute, l’équipe au sol tente de maîtriser où va tomber l’animal pour faciliter l’opération du vétérinaire.

L’équipe au sol se précipite alors sur les lieux. Ils n’ont que 20 minutes pour : couvrir les yeux mais aussi et surtout les oreilles de l’animal. Bien que le rhinocéros ait une mauvaise vue, son ouïe est très développée et même sous anesthésie les sons environnants peuvent lui causer du stress que l’on souhaite à tout prix éviter. On profite de ce moment pour faire des tests sanguins, prendre des mesures, vérifier l’état de santé global de l’animal mais aussi placer un bracelet à émission radio pour mieux tracer ses déplacements dans un futur proche. La scie se met en marche et l’on entend gronder son moteur.

Tout le monde recule et observe en silence. Certains seront même émotifs. Rapide et préçis, le véterinaire enlève ce qui n’est que de la kératine en quelques minutes seulement. La corne du rhinocéros est ensuite placée entre les mains d’un responsable de Wildlife ACT qui prendra soin de l’enfermer à double tour quelque part dont ils ne nous ont pas partagé le secret. Au même titre que nos cheveux et nos ongles, fait de kératine également, la corne du rhinocéros repoussera complètement entre 12 et 18 mois et il faudra alors renouveler l’opération. En gardant au fond de nous l’espoir qu’un jour, nous n’aurons plus besoin de priver le rhinocéros de leur attribut pour les sauvegarder.

Une solution controversée

Pourquoi on fait ça ? Parce que couper la corne des rhinocéros en les anesthésiant c’est aussi l’occasion pour nous de vérifier leur état physique par plusieurs données que nous calculons et mesurons pendant leur endormissement. C’est une façon de garder un oeil sur eux en plaçant un bracelet à émetteur. Enlever leur corne c’est aussi s’assurer que des braconniers ne les tueront pas pour retirer quelque chose qui a déjà été retiré. Mais l’on sait au fond de nous que ce n’est que s’octroyer un peu plus de temps avant de trouver une solution sur le long terme : celle qui fera changer les mentalités pour de bon et arrêter le commerce illégal de leurs cornes précipitant cette espèce à son exctinction.

Les bouts de kératine au sol seront enterrés pour ne pas être exploités par les braconniers.

On a besoin de vous

Rhino Africa a besoin de vous pour continuer à mener ce combat de préservation de notre éco-système, fragile et précieux. Nous soutenons financièrement des associations comme Wildlife ACT grâce à nos clients qui, chaque année, choisissent de voyager avec nous.

Notre plus c’est que l’on peut vous organiser un safari à travers l’Afrique australe couplé à une aventure en tant que volontaire auprès de ces associations de bienfaisance. Nakita, notre guru du SEO chez Rhino Africa est tout juste revenue de son voyage en tant que bénévole avec Wildlife ACT. Elle nous a raconté son aventure pour vous donner un aperçu. Vous venez ?

L’aventure de Nakita : vacances bénévolat avec Wildlife ACT

Opération de sauvetage du rhinocérors noir par Wildlife ACT
Notre équipe autour du rhinocéros noir quelques minutes avant son éveil.

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A propos de l'auteur 

Garance Chassaing

Garance est née dans le Nord de la France pour grandir sur la côte Ouest avant de réaliser ses études à Paris. Fidèle au romantisme à la Française, elle est tombée amoureuse de la ville du Cap il y a deux ans lors d’une ascension de Lion’s Head. Depuis ce jour elle aime répéter que si Paris est son grand Amour, Cape Town est son amant !

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