Durant une quinzaine de jours, j’ai décidé d’explorer l’étendue des contrées namibiennes. Partie de Cape Town, j’ai effectué plus de 5 000 kilomètres, du Fish River Canyon au Parc national d’Etosha, en passant par Sossusvlei, Windhoek ou encore le Waterberg. Un périple extraordinaire qui m’a permis de découvrir un pays encore trop méconnu, regorgeant pourtant d’une diversité de paysages à couper le souffle. Je vous propose ainsi de suivre mes aventures de destination en destination au coeur d’une nature authentique et sauvage. L’occasion de vous laisser envoûter par les charmes de la Namibie, afin de pourquoi pas, en faire votre prochain voyage.
1. CAP SUR TWYFELFONTEIN
« Voyager, c’est demander d’un coup à la distance ce que le temps ne pourrait nous donner que peu à peu. » – P. Morand
Le paysage dominant
Signifiant littéralement « la fontaine hésitante », le site de Twyfelfontein n’est rien d’autre qu’une magnifique galerie d’art à ciel ouvert enfouie au détour de la vallée d’Huab, dans la majestueuse formation rocailleuse du Mont Etjo. En somme un site naturel absolument unique au monde qui préserve en son sein une collection d’art rupestre que je ne me lasse pas de contempler. En tout, près de 2 500 d’authentiques gravures réparties sur différents sites miniatures et qui semblent quasi refléter un pan de l’histoire africaine.
Mon ressenti
Sans conteste, beaucoup d’admiration. L’émerveillement de découvrir que ces figures ont traversé les époques, défiant les éléments, mais également les hommes. Je me surprends même à m’émouvoir devant l’héritage laissé par ces chasseurs-cueilleurs il y a de ça plus de 6 000 ans.
L’étape idéale
Le site ancéstral est indiscutablement l’un des plus beaux qu’il m’ait été donné de visiter. Un coup de cœur pour la région qui achève de me convaincre de me rendre à Palmwag sur les conseils avisés de l’un des guides que je rencontre. Curieuse, je décide bien évidemment de reprendre la route et d’aller voir cela par moi-même, mon appareil photo à portée de main.
Mon plus beau souvenir
Au-delà, des observations, j’ai aimé nourrir ma réflexion d’explications. Comprendre quel rôle avaient joué ces œuvres dans les croyances religieuses ou pratiques rituelles et chamaniques, m’enquérant notamment de leurs composition, utilité et significations. Un jeu de piste des plus intéressants, qui témoigne finalement d’un versant de leurs vies passées.
L’arrêt sur image
Le site archéologique, classé depuis 2007 au patrimoine mondial de l’UNESCO, demeure évidemment un pur ravissement à photographier. Minutieusement, je me plais à immortaliser les représentations, incarnant des animaux le plus souvent. À mesure que je presse le bouton déclencheur, rhinocéros, autruches, girafes, éléphants, zèbres ou encore félins semblent se superposer dans une course folle, voire presque entamer quelques pas de danse devant mon objectif. De tous, mon cliché préféré symbolise un « homme-lion » : un fauve avec des pattes à cinq doigts, symbole d’une association qui questionnait peut-être déjà l’époque.
2. CAP SUR LE DAMARALAND
« Le voyage pour moi, ce n’est pas arriver, c’est partir. C’est l’imprévu de la prochaine escale, c’est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose, c’est demain, éternellement demain. » – R. Dorgelès
Le paysage dominant
L’Afrique telle que mon imaginaire la concevait grâce aux nombreux ouvrages consultés lors de la préparation de mon voyage : les fameuses routes en terre pourpre, d’interminables plaines vallonnées, une végétation éparse à la sécheresse à peine dissimulée et des kilomètres de caillasses aux tonalités ocres. Des contrées arides dans lesquelles je me surprends soudainement à trouver ce qui s’apparente à une oasis quasi verdoyante : un champ d’herbes aussi hautes que folles, ponctuées de quelques palmiers vieillis par le temps et d’un marécage faisant probablement la joie de la faune environnante.
Mon ressenti
Un sentiment de quiétude infini qu’il ne m’avait pas été donné l’occasion d’éprouver depuis bien longtemps. À mille lieux de l’effervescence des grandes villes, j’ai la sensation de m’être coupée du monde pour mieux entrer dans une exquise osmose avec la nature. Si l’impression m’est à première vue peu familière, je finis néanmoins par y prendre goût et décide de délivrer petit à petit mes pensées de leurs derniers soucis, pour enfin me sentir pleinement apaisée par cette exquise atmosphère.
L’étape idéale
M’être rendue dans le territoire du Damaraland après avoir roulé le long de la côte des Squelettes m’a sans doute permis d’apprécier d’autant plus la splendeur de ces nouveaux paysages. Je trouve le contraste entre les kilomètres de sable bordant Walvis Bay ou Swakopmund, et ce panorama sec et tout en reliefs, en effet aussi sidérant que saisissant. Après cette délicieuse halte, je m’engage cette fois sur la C43, en direction du Kunene et du légendaire parc d’Etosha.
Mon plus beau souvenir
Attablée à la terrasse boisée de mon lodge, je m’égare délicieusement dans un flot de rêveries, le regard perdu au loin. Dans le ciel, le soleil décline lentement, éclairant l’horizon de ses derniers rayons dorés. Je reste ainsi ébahie une longue heure devant ce spectacle qui semble presque avoir été composé à mon intention : une brousse à la beauté primaire éclairée d’une divine lumière orangée. Un coucher de soleil qui m’émeut au plus haut point et que je tente vainement de retranscrire sur les pages blanches de mon carnet, tout en sachant que dans mon esprit, il sera de toute façon je l’espère à jamais ancré.
L’arrêt sur image
De ces quelques jours passés ici, les photos que je préfère sont incontestablement celles des animaux sauvages que j’ai croisés de façon totalement aléatoire au gré de ma traversée. Et c’est dans les environs de Palmwag Lodge que ces rencontres fortuites ont été les plus nombreuses. Quelle ne fut pas ma chance en effet de pouvoir observer un girafon en train de s’attaquer avec délice aux feuilles d’un arbre, deux autruches cavalant avec la grâce d’une ballerine sur un tapis de graviers, quelques éléphants semblant chercher leur route, cinq antilopes à la robe claire en train de paître ou encore une brochette d’oiseaux prendre leur envol dans le ciel bleu azur.
À bientôt !