Durant une quinzaine de jours, j’ai décidé d’explorer l’étendue des contrées namibiennes. Partie de Cape Town, j’ai effectué plus de 5 000 kilomètres, du Fish River Canyon au Parc national d’Etosha, en passant par Sossusvlei, Windhoek ou encore le Waterberg. Un périple extraordinaire qui m’a permis de découvrir un pays encore trop méconnu, regorgeant pourtant d’une diversité de paysages à couper le souffle. Je vous propose ainsi de suivre mes aventures de destination en destination, au coeur d’une nature authentique et sauvage. L’occasion de vous laisser envoûter par les charmes de la Namibie, afin de pourquoi pas, en faire votre prochain voyage.
- CAP SUR LA BANDE DE CAPRIVI
« Il est bon de voyager quelques fois : cela étend les idées et rabat l’amour-propre. » Sainte-Beuve
Le paysage dominant
Longue de 450 kilomètres et large de 30 kilomètres, la bande de Caprivi, dont la création remonte aux années 1890, diffère selon moi beaucoup du reste de la Namibie. Longeant l’Angola, le Botswana et la Zambie, la ceinture de terre, essentiellement composée de marécages, offre un paradis sans pareil à la faune et la flore environnantes. Grâce aux rivières Kwando et Zambèze, la végétation affiche en effet différentes tonalités de vert et semble moins aride que dans d’autres contrées. Un cadre qui pour mon plus grand bonheur, attire bien évidemment toutes sortes d’animaux sauvages.
Mon ressenti
Visiter cette région écartée, dont la limite est atteinte à la frontière du Zimbabwe, me donne l’impression de réaliser un voyage dans un voyage. Une délicieuse mise en abyme probablement due au fait que je m’aventure sur un territoire de plus en plus exigu, détaché du reste du pays et menant au centre de plusieurs autres.
L’étape idéale
Située à l’extrême est du Parc national d’Etosha, la bande de Caprivi constituait pour moi l’étape logique à suivre lors de mon voyage. Un léger détour en ce qui me concerne, sachant que je souhaitais ensuite regagner le sud de la Namibie, mais le chemin idéal pour ceux qui voudraient admirer les chutes Victoria ou tout simplement continuer leur périple dans l’un des pays frontaliers.
Mon plus beau souvenir
Sur ma route, j’ai croisé de nombreux Capriviens, que ce soit des Masubia, des Mafwe, des Mbukushu, des Mayeti ou encore des Matotela. Un peuple dont l’authenticité et les valeurs m’ont beaucoup touchées. Souvent pourvus d’origines assez modestes, ils travaillent la plupart du temps en tant qu’agriculteurs, pêcheurs, artisans ou éleveurs. En l’espace de quelques heures seulement, ils m’ont ainsi éclairé sur les tenants et aboutissements de leur histoire et sur la façon dont ils envisageaient leur futur. Une rencontre aussi émouvante qu’enrichissante.
L’arrêt sur image
Là-bas, il n’est pas rare de voir des femmes et des enfants en train de transporter de l’eau et du bois le long des routes. Un spectacle fascinant que j’immortalise à maintes reprises. De tous ces clichés, mon préféré est celui de trois enfants dont les vêtements de couleurs vives s’accordent avec joie avec l’éclat de leurs yeux rieurs.
- CAP SUR LA RIVIÈRE CHOBE
« On ne découvre pas de terre nouvelle sans consentir à perdre de vue, d’abord et longtemps, tout rivage. »
– A. Gide
Le paysage dominant
Des kilomètres d’eau serpentant à la croisée de l’Angola, du Botswana, de la Namibie et de la Zambie. Enfouie au cœur de l’Afrique, la merveille naturelle également baptisé « Kwando », est bordée de part et d’autre par une végétation luxuriante et verdoyante. Parmi elle, de majestueux baobabs retiennent particulièrement mon attention. Se cache en effet probablement derrière leur imposant tronc, une myriade d’animaux sauvages cherchant à se fondre dans le paysage, tandis que le soleil semble lui vouloir dissoudre ses rayons dorés dans les afflux du fleuve.
Mon ressenti
Difficile de résister à la délicieuse mélodie que paraît entonner la rivière Chobe et ses environs, où clapotis des flots se mêlent entre autres aux craquements des brindilles, aux cris des oiseaux ou encore au souffle du vent dans les feuillages. Une symphonie propre à la brousse qui achève de me bercer tandis que je remonte le cours d’eau, un brin mélancolique.
L’étape idéale
Situé à l’extrême nord-est du pays, le Kwando constitue assurément une halte immanquable dans un tel voyage. Une fois arrivé jusqu’ici, sachez qu’il est ensuite aisé de gagner l’un des pays voisins, à l’instar du Botswana. Je choisis pour ma part de rester en Namibie et de me rendre sur l’île d’Impalila, avant de revenir sur mes pas pour me lancer à la conquête du sud-est.
Mon plus beau souvenir
Quoi de plus incroyable qu’une excursion en bateau pour réellement appréhender toutes les richesses de ce lieu inédit. Un moment hors du commun qui m’offre l’occasion de goûter à la vie sauvage de la région et d’en apprendre davantage sur son histoire. Des instants privilégiés, que j’essaye de savourer autant que je peux, le visage réchauffé par la douceur de l’air, un verre de vin à la main.
L’arrêt sur image
Si un tel oasis séduit immanquablement les voyageurs curieux, il attire également quantité d’espèces. Je prends ainsi beaucoup de plaisir à scruter les berges dans l’espoir d’apercevoir un buffle, une antilope ou même un éléphant. Mais c’est finalement dans l’eau que je vais croiser la route de quelques hippopotames venus patauger et se désaltérer. Une baignade atypique que je m’empresse d’immortaliser avec mon objectif, tout en essayant de perturber le moins possible ce délicieux prélude.
- CAP SUR l’ÎLE D’IMPALILA
« Voyager, c’est donner un sens à sa vie, voyager, c’est donner de la vie à ses sens. » – A. Poussin
Le paysage dominant
Cernée par les eaux du fleuve Zambèze au nord et par la rivière Chobe au sud, l’île d’Impalila est unique au monde, étant donné qu’elle constitue le seul endroit sur terre où quatre pays se rejoignent en un seul et même point. Une situation géographique inédite dont je prends conscience à mesure de mon périple. Au milieu des baobabs vieux de plusieurs centaines d’années, j’aperçois les quelques toitures d’un petit village de pêcheur qui m’apparaît aussi charmant qu’improbable.
Mon ressenti
Le dépaysement est total dans ce coin de paradis. Plus je m’enfonce au creux de l’îlot, plus j’ai en effet l’impression de perdre un peu plus le sens des réalités, allant presque jusqu’à me prendre pour une exploratrice des temps modernes perdue en plein cœur d’une Afrique tropicale à la végétation abondante.
L’étape idéale
Cette expédition sonne selon moi comme un réel aboutissement dans la visite de la bande de Caprivi, puisque l’île se trouve à l’extrémité de cette dernière, quasi à la frontière avec le Zimbabwe. Une fois arrivée au bout, je décide de rebrousser chemin pour me lancer à la conquête du sud de la Namibie, en passant bien évidemment avant par quelques-unes des villes clés, telles qu’Otjiwarongo ou la capitale, Windhoek.
Mon plus beau souvenir
L’une des attractions phares de la région demeure sans conteste les longues balades en pirogue en bois, rebaptisée localement « moroko ». Grâce aux conseils et explications d’un guide expérimenté qui emprunte des cours d’eaux sinueux emprunts de beaucoup de charme, je découvre Impalila sous toutes ses coutures. Un point de vue qui change et me permet de saisir toute l’importance que revêt l’eau pour les Capriviens, notamment lors des nombreuses crues.
L’arrêt sur image
Ici, les animaux qui m’ont le plus sidérés sont les oiseaux. Parés de mille et une couleurs, tantôt vives, tantôt pastel, ils semblent avoir totalement pris possession des lieux. Une après-midi, je décide de me laisser guider par quelques gazouillements et découvre après avoir marché près de 200 mètres, un superbe volatile aux teintes ocres et émeraudes perché sur la branche d’un arbre. Gracieux et fier, il se laisse volontiers prendre en photo et me permet de réaliser un cliché dont le vert de la végétation ambiante tranche agréablement avec la carnation de sa parure.
À bientôt !