August 16

La vérité derrière les fermes d’animaux en Afrique

Par Garance Chassaing le
16/08/2018

Sujet délicat, très délicat… que sont les fermes d’animaux sauvages en Afrique. Car d’un côté beaucoup d’entre vous veulent s’approcher au plus près des animaux sauvages de notre beau continent. Qui n’a jamais rêvé de marcher à côté d’un guépard ou encore de nourrir un lionceau ? On en rêve car nous aimons ces animaux et les respectons. Ils nous inspirent et nous fascinent, nous donnent l’envie de les protéger.

Oui mais là réside le problème. Car beaucoup, voir la majorité de ces “sanctuaires”, où vous pourrez les approcher, ont un raisonnement commercial qui va à l’inverse des intérêts de l’animal.

– Ce n’est pas les protéger que de leur donner le biberon – 

On vous explique pourquoi c’est important de faire le bon choix.

Une jeune femme et un éléphanteau dans le centre de protection animale Hoedspruit Endangered Species Centre.
À Hoedspruit Endangered Species vous pouvez intéragir avec les animaux tout en les protégeant.

 Savoir s’informer (et se méfier)

Le problème est que la confusion est réelle entre les réserves naturelles ou privée beinfaisantes et les entreprises mal intentionnées exploitant les animaux tout en portant le nom de sanctuaires et s’appropriant le discours des premières. Alors, comment les distinguer ?

Les bons

  • Parcs nationaux & Réserves

Ils existent des parcs nationaux et réserves naturelles ou privées qui sont de réels havres pour les animaux sauvages du continent. Il y vivent de façon autonome dans des territoires de la taille d’une région et parfois même d’un pays. Mais vous ne pourrez pas toucher les animaux dans ce type de réserves. Pourquoi ? Car c’est contre naturel et le but est de leur offrir un environnement où ces derniers ne sont pas dérangés par l’activité humaine. Un environnement où ces derniers peuvent vivre à l’étât sauvage pour le maintien de la biodiversité. Vous pourrez les approcher et les admirer lors de sorties safari mais leur donner le biberon, non. C’est là que réside toute la beauté de la nature, on ne peut la commander. Vous apprécierez d’autant plus les rencontres sur votre chemin.

  • Association de protection des animaux en danger

Il existe aussi des associations qui luttent pour la protection de ces animaux et que vous pouvez rejoindre en tant  que volontaire le temps d’un séjour en Afrique. Là encore faites attention ! Certaines entreprises commerciales se déguisent en associations pour attirer les touristes. Nous on vous parle d’hommes et de femmes qui ont réellement choisi de consacrer leurs vies aux animaux ce qui signifie se lever tous les matins à 4H30 pour suivre le mouvement d’une meute de chiens sauvages et enregistrer leurs données de localisation ou encore sauver un léopard d’un piège humain. On vous donne une liste de trois associations plus bas qui offrent ce type de séjour de bienfaisance en Afrique et que nous soutenons.

Les mauvais

  • Les entreprises à but lucratif déguisées en sanctuaire

Les entreprises à but lucratif, basées sur l’exploitation des animaux, qui se font passer pour de bons Saint-Maritains. Et elles sont nombreuses en Afrique du Sud, et plus particulièrement dans la région du Cap. Pourquoi ? Car nombreux sont les touristes souhaitant combiner la visite de la ville avec une expérience safari dans les alentours. Or, le Cap-Occidental n’est pas la région naturelle des animaux sauvages qui se situe plus au nord au Kruger ou dans les réserves de la Route des Jardins. Cette demande, croissante, pousse certains à créer des fermes où les animaux sauvages sont importés de leur foyer naturel et élevés en captivité à des fins lucratives

Couple de touristes carressant un guépard en captivité dans une ferme d'animaux d'Afrique du Sud
Une photo d’animal en captivité n’est pas le souvenir que vous souhaitez ramener d’Afrique. Crédit photo : TripAdvisor
La vérité derrière les fermes d’animaux. Crédit photo : Tripadvisor

Des animaux condammés à devenir trophée de chasse

On appelle cela la Chasse Close (ou Canned Hunt), quand des animaux adultes sont transférés dans des espaces clos pour être chassés de façon abusive et déloyale. Ils n’ont aucun moyen de s’échapper et sont donc condamnés à devenir des trophées de chasse contre quelques billets.

La triste vérité et que ces animaux viennent de “sanctuaires” – ces même entreprises déguisés en organisation de bienfaisance – qui vous offrent de nourrir des bébés léopard, guépards et lions avant qu’ils n’atteignent l’âge adulte. Alors considérés inutiles, les directeurs de certains de ces établissements les vendent comme trophés de chasse. Ils tirent donc profit de l’animal de la naissance jusqu’à l’âge adulte en vendant leur vie.

Attention encore ici : on ne dit pas que toutes les fermes d’animaux sont concernées mais cela reste une réalité. D’où la nécessité de faire attention sur qui vous choisissez et où vous allez.

Lion dans une cage direction une réserve de chasse. Image du documentaire "Blood Lions'.
Vers un triste sort. Crédit photo : Ian Michler

C’est donc impossible d’intéragir avec les animaux ?

Non ce n’est pas impossible. Pour ceux qui souhaiteraient intéragir avec eux tout en participant activement à leur protection il existe des solutions ! Il s’agit d’associations – et non d’entreprises à profit – qui peuvent vous accueillir le temps d’un séjour dans la brousse. Vous partirez en mission quotidienne avec eux à la rencontre des prédateurs et autres animaux sauvages.

Les associations que l’on recommande :

HDS Endangered Species : Le centre est situé dans la région de Hoedspruit en Afrique du Sud. Il se concentre sur la protection des espèces en danger et particulièrement des guépards. Les guépards sont élevés dans le centre pour mieux être libérés dans la nature une fois prêts. Le centre vous offre la possibilité de faire partie de cette belle aventure avec un programme de une à 3 semaines pour apprendre à leur côté l’art de la protection animale. Vous pouvez aussi les aider avec vos compétences de design, marketing, communication ou tout simplement un peu de votre temps pour éduquer et sensibliser les enfants des écoles alentours à leur cause.

Hoedspruit Endangered Species Center est un centre de protection des animaux en Afrique du Sud.
Les volontaires du programme Wildlife Conservation Experience en plein soin avec le vétérinaire. Crédit : Hoesdsrpuit Endangered Species Centre

Moholoholo : Niché dans la province du Limpopo au pied des montagnes du Drakensberg, Moholoholo regroupe campement, lodge et centre de réhabilitaion des espèces menacées. En effet, Moholoholo Wildlife Rehabitilation Centre est né de cet hâvre de paix et vous pourrez le visiter deux fois par jour lors d’une visite d’une durée de 2H30. Le centre accueille les animaux blessés ou en danger pour mieux les libérer. C’est plus de 160 animaux qui ont été réinsérés depuis la création du centre après avoir été soignés.

Les volontaires du centre de protection des animaux, Moholoholo, soignant un Caracal.
Les volontaires du centre Moholoholo soignant un Caracal.

Wildlife ACT : Rhino Africa travaille main dans la main avec une association du nom de Wildlife ACT auprès notamment de Jo, fondateur et résidant de nos bureaux au Cap. Située dans le Kwazulu-Natal, l’association protège les animaux en danger à travers des actions de suivi, d’enregistrement des données et de sauvetage des animaux. Comme au mois de Mai où ils ont réintroduits une tribu de chiens sauvages au Mozambique après leur disparition du pays il y a de ça 25 ans (on vous raconte tout dans cet article ici!). Vous pouvez aussi y faire des séjours de volontariat entre sorties safari et mains dans le cambouis.

En Avril dernier, Wildlife ACT a réintroduit une meute de chiens sauvages au Mozambique.
En Avril dernier, Wildlife ACT a réintroduit une meute de chiens sauvages au Mozambique.

Notre Nakita, SEO Manager de Rhino Africa, est tout juste revenue d’un séjour avec Wildlife ACT. Elle nous racontera prochainement son aventure, restez connectés ! En attendant, si vous souhaitez en connaître davantage sur Wildlife ACT, vous pouvez lire :

Notre interview avec Jo Maree, fondateur de Wildlife ACT


Tags

Afrique, Animaux


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A propos de l'auteur 

Garance Chassaing

Garance est née dans le Nord de la France pour grandir sur la côte Ouest avant de réaliser ses études à Paris. Fidèle au romantisme à la Française, elle est tombée amoureuse de la ville du Cap il y a deux ans lors d’une ascension de Lion’s Head. Depuis ce jour elle aime répéter que si Paris est son grand Amour, Cape Town est son amant !

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