June 13

Lion blanc : mythes VS réalité

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Par Gabriel le
13/06/2018

Rassurez-vous, nous n’avons pas l’intention de relayer des “fake news” à propos de lions soi-disant blancs dont on aurait juste éclairci le pelage sur Photoshop. Si le prétendu lion noir est malheureusement un canular complet, le lion blanc, lui, existe bel et bien. Il est néanmoins menacé depuis des décennies et a été pendant 12 ans considéré comme éteint à l’état sauvage. Des actions menées par les réserves naturelles et les associations de protection de la vie sauvage ont permis sa réintroduction dans la nature il y a quelques années, mais sa survie reste fragile à long terme. On vous emmène aujourd’hui sur la piste de ce fauve aussi rare que fascinant…

Lion blanc rugissant dans la savane
Le roi des animaux, version crème. Crédit photo : Tambako

Donc il est albinos, c’est bien ça ?

Avant toute chose : non, le lion blanc n’est pas albinos. Il n’appartient pas non plus à une espèce de lion différente du lion africain classique. Il est touché par une condition appelée leucitisme, caractérisée par une mutation récessive d’un gène qui confère au félin une fourrure variant du blanc cassé au blond, au lieu de son habituel ton fauve.

Lionne blanche à Timbavati
Lionne blanche à Timbavati

C’est la pigmentation qui distingue le lion albinos du lion blanc. Le corps du lion albinos est généralement dépourvu de pigments, tandis que le lion blanc présente souvent des zones plus sombres au niveau du nez et de l’arrière des oreilles, ainsi que des contours noirs, pareils à des traits d’eye-liner, autour des yeux.

Lion blanc de profil
Difficile de croire qu’une bête féroce se cache derrière ce regard angélique. Crédit photo : Tambako

D’accord…donc les parents portent en eux le gène du lion blanc ?

Un lionceau naît blanc si et seulement si ses deux parents portent le gène “blanc” récessif. Il peut ainsi arriver que des lions blancs et des lions fauves voient le jour dans la même portée. C’est un peu la même chose que pour les humains aux yeux bleus ; ce n’est, finalement, qu’une histoire de gènes.

Lionne blanche et son petit
L’allèle du lion blanc étant récessif, les deux parents doivent le porter pour donner le jour à des lionceaux blancs. Crédit photo : Gerald Friedrich

D’un point de vue scientifique, les lions blancs résultent d’une exception génétique, mais sur le plan culturel, ils représentent bien plus.

Le roi des rois

C’est dans la région de Timbavati que des lions blancs furent découverts pour la première fois par des Européens en 1938. Mais les communautés africaines locales les connaissaient depuis bien longtemps. Les Sepedi et les Tsonga les considéraient comme “les animaux les plus sacrés du continent africain”.

Lion blanc dans un zoo
Aussi fascinant qu’inquiétant…

Des récits vieux de 400 ans montrent que le lion blanc était déjà connu des habitants à cette époque. Les hauts prêtres de la reine Numbi, aussi appelés isanusi, le décrivaient alors comme une divinité envoyée du ciel.

Lion blanc s'avançant la crinière au vent
Difficile de ne pas croire à une apparition divine. Crédit photo: Phil Judd

Qu’est-ce qui a mal tourné ?

Lorsque des lions blancs furent découverts pour la première fois par des Européens, leur belle robe d’ivoire suscita un tel engouement que des décennies de chasse et de capture s’en suivirent. Le pool génétique du lion blanc fut peu à peu réduit à néant dans la nature du fait des retraits forcés et de la chasse au trophée. Les lions blancs furent parqués dans des zoos et élevés à dessein en captivité.

Lions blancs dans la réserve de Sambona
La réserve de Sambona abrite une importante population de lions blancs. Crédit photo: Niki Duncan

Ce n’est pas seulement la volonté de divertir qui a maintenu en cage ces créatures, c’est aussi l’ignorance. D’éminents biologistes de l’époque considéraient que les lions blancs étaient génétiquement inférieurs aux autres lions. Ils soutenaient notamment le fait que leur blancheur les rendait vulnérables et mettait en péril leur survie dans la nature.

Il n’y a néanmoins aucune preuve scientifique qui étaie cette hypothèse. Le lion blanc est tout aussi fort et chasse tout aussi bien que son cousin basané. Il a même été suggéré que sa blancheur pouvait se réveler être un atout pour la chasse. Cette couleur inhabituelle créerait en effet de la confusion chez les proies qui mettraient ainsi plus de temps à s’enfuir.

Alors, où peut-on les admirer ?

Bien qu’ils soient référencés comme “vulnérables”, aucune loi officielle ne protège les lions blancs des effets délétères de l’industrie de la chasse. À cause de cela, la lutte pour leur survie continue.

Lionne blanche allongée dans la savane
Malgré les nombreux efforts de conservation mis en place aujourd’hui, la survie du lion blanc reste précaire.

Originaire d’Afrique du Sud, le lion blanc ne se rencontre à l’état sauvage que dans ce pays. Son aire de répartition actuelle couvre la moitié sud du Parc National Kruger ainsi que la réserve voisine de Timbavati, la terre de ses ancêtres.

Famille de lions blancs relâchée dans la nature après des années de captivité
Lionne blanche relâchée dans la nature avec ses petits, après des années de captivité. Crédit photo : Karen – Jane Dudley / Barcroft Med

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Gabriel

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